Si un jour vous croisez quelqu’un qui prétend tout connaître, méfiez-vous.
Cette personne est loin d’être intelligente.
Socrate disait : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
Je vais vous démontrer pourquoi celui qui reconnaît son ignorance est souvent le plus sage.
À travers les années, dès l’enfance.
La société m’a poussée à prendre parti.
Rose ou bleu, le travail ou le jeu, le foot ou la danse, l’abandon ou la persévérance.
Le mensonge ou la vérité, le goût du risque ou la sécurité, papa ou maman ?
Et puis vient l’adolescence, les choix sont de plus en plus difficiles.
Les lettres ou les sciences, l’ambition ou la procrastination.
Le conformisme ou l’authenticité, pain au chocolat ou chocolatine ?
Jusque dans mon lit la société m’a demandé de choisir mon parti !
Puis l’âge adulte, on se rend compte qu’on a voulu grandir trop vite.
Palestine ou Israël, féminisme ou misogynie.
Immigration ou nationalisme, innovation ou tradition.
Modernisme ou conservatisme ?
Alors on découvre une vision du monde binaire et tranchée.
Comme s’il fallait choisir un camp pour être considéré comme fréquentable.
Ou alors responsable de tous les maux !
Un monde coupé net.
“Nous l’aimons notre illusion.
Celle qui nous rassure quand la vérité est une pilule difficile à avaler.”
Jeanne Dupont
Entre principe et exception.
Droit à l’avortement ou droit à la vie.
L’Eglise ou le mariage pour tous.
Tous POUR un ou un CONTRE tous ?
Et tandis que le monde continue de nous présenter des dilemmes simplistes.
Je me suis rebellée, refusant de me plier à ses catégories rigides et injustes.
Car au cœur de ces choix divers et opposés.
Dans cet univers de contradictions, j’ai trouvé, ma liberté.
Après avoir jonglé avec tant de prismes.
Je réalise que selon la société, la pire décision de toutes est celle que l’on n’a pas prise.
Puisque l’incertitude n’est pas considérée comme une option, mais plutôt comme un défaut.
La simplification est attirante, car le réel est troublant et le doute fait peur.
Nos opinions possèdent des faces multiples comme les cristaux.
Telles des miroirs désorientés, fragiles et changeants.
Alors nous aspirons à la simplicité, nous l’aimons notre illusion.
Celle qui nous rassure quand la vérité est une pilule difficile à avaler.
Mais simplifier, c’est amoindrir.
Découper la réalité, c’est la déformer, et nous mutiler par la même occasion.
Cette part que nous pourrions perdre dans notre hâte de conclure.
C’est la plus précieuse, la plus libératrice : la nuance.
Elle est faite d’hypothèses, de questionnements et de patience.
Elle révèle les chemins multiples de nos existences.
Des alliances inattendues entre les factions, des éclats surprenants.
Des éclats de rire, et des versions infinies en quête de paix.
Des teintes encore inconnues.
Auxquelles nous devons encore trouver des noms.
En fin de compte, c’est le propre de ce monde d’être nuancé :
Un zèbre est-il noir à rayures blanches ou blanc à rayures noires ?
Ne devrions-nous pas valoriser les nuances de gris.
Plutôt que de nous en tenir à des contraires absolus ?
Ou peut-être devrions-nous jouer avec le noir et le blanc.
Les disposant pour une partie d’échecs, échecs qui sont une occasion d’apprendre.
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Prendre le temps d’examiner en détail, de loin comme de près, de haut en bas.
Accepter que notre opinion ne soit pas la vérité et qu’il existe une variété de visions.
Mais si les différences de visions mènent à la division.
Alors c’est que nous avons perdu de vue l’essence même de la discussion.
Et si je vous disais que la réalité n’est rien d’autre que la somme de nos opinions ?
Le point de vue omniscient : le monde sous tous ses angles.
Nous découvrons que le débat qui mène à l’opposition.
Est aussi celui qui mène à la vérité, si l’on accepte de s’y confronter.
La prise de conscience.
Sans pour autant se conformer.
C’est le moyen de reconnaître cette connaissance en nous cachée.
La vérité sommeille, il suffit de percevoir un autre point de vue logique pour la revoir.
Ainsi, on distingue croyance et connaissance.
On apprend et on croit sans pour autant savoir.
Mais quand nos croyances se confrontent.
Se heurtent à la croyance des autres.
Alors soudain, les autres faces du dé se révèlent.
Jusqu’alors cachées, elles deviennent claires.
La somme de ces faces qui nous est familière.
Dès l’instant où nous reconnaissons la vérité.
Nous ressentons ce sentiment de l’avoir toujours frôlée.
Je ne sais pas vous, mais je ne ressens pas le besoin d’en être convaincue.
La vérité n’a pas besoin d’être démontrée pour exister.
Comme une évidence douteuse, mais une existence prometteuse.
Au même titre qu’il n’est pas possible d’être et ne pas être à la fois.
Finalement, je choisis la nuance.
Car elle nous rapproche des débats démocratiques.
Tandis que l’absurdité des extrêmes.
Conduit à l’oppression et la violence systématique.
Finalement, je choisis la nuance.
Et ce n’est pas seulement une préférence.
C’est un engagement logique pour une société plus juste et empathique.
Contre les étiquettes et les pressions tyranniques.
Finalement, je choisis la nuance.
Car elle ne m’oblige pas à être.
Quelqu’un d’autre que moi-même.
Elle me permet de rester authentique.
S’il n’y avait qu’une seule leçon à retenir.
La plus évidente ne serait pas que la nuance existe.
Mais qu’il dépend de nous d’en tirer profit.
Qu’il nous est loisible de la transformer en vérité.
Car cette nuance est notre seule chance d’y arriver.